Courrier international publie un beau Hors-série qui pointe les dérives du sport business… et note que les femmes sont, une fois de plus, les grandes oubliées de l’histoire.
ÉDITORIAL
Mâles argentés
Citius, altius, fortius. La devise proposée par Pierre de Coubertin en 1894 est toujours d’actualité. Mais ce ne sont pas seulement les athlètes qui vont toujours plus vite, plus haut et plus fort. L’industrie du sport bat elle aussi régulièrement des records. Elle enregistrera 133 milliards de dollars de chiffre d’affaires dans le monde en 2013, selon le cabinet PriceWaterhouseCoopers. Une croissance de 47 % en dix ans !
D’où provient cet argent ? De la vente des billets, du merchandising et des droits de retransmission, bien sûr. Mais aussi, pour un quart, des sponsors, trop heureux de s’emparer d’événements et de héros pour en faire leurs hommes-sandwichs. On se rase, on déjeune, on se désaltère, on fait le plein avec les athlètes. Ils sont devenus des produits, avec profil marketing et date de péremption.
Mais il est une constante : le sport reste toujours un monde d’hommes. Parmi les cinquante sportifs les mieux payés au monde, on ne trouvera qu’une seule femme : la tenniswoman Maria Sharapova, à la 29e place du classement établi par le magazine Forbes. Les autres, dans leur grande majorité, réussissent l’exploit de gagner des compétitions sans sponsors, sans équipement professionnel. On peut admirer leur courage et leur ténacité, mais on peut aussi souhaiter un peu plus de parité.